Le mardi 30 août dernier, la communauté a célébré l’aïd elfitr à la mosquée de la Vallée des Colons de Nouméa. Tout le monde s’est retrouvé après le khutba et la prière pour se demander pardon et s’échanger des vœux.
Puis nous sommes descendus pour partager un repas aux mille saveurs des contrées d’Orient, d’Occident, d’Afrique et du Pacifique.
Vous trouverez ci-dessous l’article qui a été publié dans Les Nouvelles Calédoniennes (www.lnc.nc) à l’occasion de cette fête.
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Fin du jeûne et repas de fête
Publié le mercredi 31 août 2011 à 03H00

Près de 300 personnes ont assisté hier matin, au centre islamique de la Vallée-des-Colons, à la fête de l’Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan.
Le nouveau croissant de lune va faire son apparition en Métropole. Apparition qui marque la fin du mois du ramadan. C’est un véritable jour de fête pour la communauté musulmane qui ne comporte que deux événements dits « majeurs » dans son calendrier lunaire. Celui du sacrifice, également appelé Aïd el-Kebir ou encore fête du mouton, est considéré comme le plus important. Vient en second la rupture du jeûne autrement appelée Aïd el-Fitr (petite fête).
« Ce sont des moments très importants pour notre communauté, explique Mustapha, du Mont-Dore. Depuis le 1er août et le début du ramadan nous nous sommes tous consacrés à l’adoration de Dieu avec tous les principes sociaux qui en découlent. Durant cette période sacrée, nous faisons tout pour être pur envers Allah, Dieu, et c’est pour cela que nous nous mettons à la place des plus démunis en découvrant la faim, la pauvreté, le partage. Nous avons moins souffert que les musulmans de l’hémisphère Nord qui doivent endurer la chaleur et des journées de jeûne très longues, mais il faut tout de même résister aux tentations. C’est ça aussi l’objectif. »
Effervescence. Dans le quartier de la Vallée-des-Colons, où se situe le centre islamique de Nouméa, c’était l’effervescence hier matin. Après avoir pris un bain, comme Mustapha, tous sont arrivés dans leurs plus beaux vêtements, entre 7h30 et 8 heures, pour assister à la prière. Pour l’Aïd el-Fitr, la prière ne se fait pas à la maison, mais en famille à la mosquée. Au nombre de chaussures disposées sur les escaliers et dans les casiers prévus à cet effet, on devine déjà qu’il n’y aura pas assez de places pour tout le monde à l’intérieur. Les aînés ont la priorité. Les autres s’installeront sous le porche. « Peu importe, l’essentiel est d’être ensemble, comme une grande famille », lâche une jeune maman.
Après une heure de prière, où les femmes – plus nombreuses – sont séparées des hommes par un paravent qui traverse la salle, vient l’heure du sermon prononcé par l’imam, Musthafa
Hameed, diplômé de l’université Islamique de Médine (Arabie Saoudite) et installé à Nouméa depuis 1988. « Je choisis des sujets qui touchent tout le monde. On sait bien qu’en Nouvelle-Calédonie les jeunes sont perdus, c’est pourquoi j’ai beaucoup insisté sur le rôle des parents, mais également sur les valeurs comme le respect, la tolérance. Quand j’ai terminé ce sujet, beaucoup se sont mis pleurer car la famille est très importante pour nous et spécialement pour les mamans. Beaucoup ont également pensé à des proches disparus ».
Culinaire. A la fin de la prière, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre, se sont félicités avant de se préparer à descendre sous la mosquée pour les réjouissances culinaires. Sous le préau, une table centrale de plusieurs mètres de long rassemble des dizaines de plats préparés pour les convives. Sur les côtés, les sucreries sont disposées sur deux autres tables. L’ambiance est à la fête et il est de bon ton d’avoir une assiette bien remplie. Dehors on discute et on grille une cigarette. « Ne pas fumer la journée pendant le ramadan c’est finalement le plus difficile pour moi », confie un papa qui, comme la plupart, a pris une journée de repos pour poursuivre cette fête en famille à la maison.
Près de 3 000 sur le Caillou
La communauté musulmane locale, qui compte 3 000 personnes, est essentiellement composée d’Indonésiens et de descendants d’Indonésiens (80 % ), mais aussi d’Arabes descendants des déportés algériens de l’insurrection de 1871, d’autres Maghrébins, d’Africains et de personnes d’origines diverses comme des Yougoslaves, des Mélanésiens, des Français, des Réunionnais ou encore des Chinois. Outre le centre islamique de la Vallée-des-Colons, la fête de l’Aïd el-Fitr a également été organisée au centre islamique de Bourail et au consulat d’Indonésie où plusieurs centaines de musulmans, dont plus d’une centaine d’ouvriers de Vavouto, étaient invités.
Ludovic Lafon